Origine du nom : le toponyme Luigné indique que la petite région fut colonisée à l’époque gallo-romaine par un certain Lucinius. Plusieurs siècles plus tard, les premiers chrétiens dédièrent la première chapelle à Aubin, le saint évêque d’Angers. Mis à part l’existence d’une voie romaine sur les coteaux de Loire, aucun écrit antérieur au 11ème siècle ne constate l’existence d’un peuplement à Saint Aubin.

La paroisse pris le vocable de Saint Aubin en 1159 et dépendait de l’abbaye de Saint Serge. Au début du 13ème siècle, le Seigneurie de Saint Aubin se trouva réunie à celle de la Guerche. Le moyen-âge fut marqué par l’installation à Saint Aubin de nombreux gentilshommes dont on connaît la qualité des habitations : le presbytère (actuelle mairie) en est un témoignage. La région sera fortement marquée par les guerres de religion et elle ne se relèvera qu’à partir du 18ème siècle au cours duquel les activités vont se développer : culture du lin et du chanvre dans les vallées, défrichement des coteaux et plantation de la vigne, exploitation des filons de charbon à la Haie Longue et à Saint Aubin.

Ce regain d’activités et l’essor du commerce sous l’impulsion des Hollandais auront pour conséquence la réalisation d’importants travaux sur le Layon : c’est le canal de Monsieur ouvert à la navigation. La tourmente révolutionnaire de 1789 va à nouveau plonger Saint Aubin et la région dans la misère et le sang. Le château de la Haute Guerche est incendié. Il faudra un demi-siècle pour que les vallées et coteaux retrouvent une certaine prospérité. Les mines de charbon reprennent leur activité et se développent. Plusieurs concessions d’exploitations se créent dont certaines comme celles des Malécots (située à Chaudefonds) exploiteront jusqu’en 1964. C’est au début du 19ème siècle qu’on commencera à exploiter le calcaire et que l’activité des fours à chaux prendra de l’ampleur. Aujourd’hui l’activité du village, en plein cœur du Layon, est essentiellement viticole.

La corniche angevine : difficile d'imaginer que la Corniche Angevine, si paisible et si naturelle de nos jours, a été le siège de la plus importante activité industrielle de Maine-et-Loire. Au XIXème siècle, à leur apogée, les industries minières et chaufournières ont littéralement investi le secteur. La mine des Malécots symbolise à elle-seule l'histoire de ces exploitations, qui furent réparties en deux grandes concessions : Désert-La Prée et Layon-et-Loire. Exploitée de façon certaine au XIVème siècle, probablement avant, la mine a traversé toutes les époques pour fermer définitivement en février 1964. Le site est devenu un site mémoire, au bord de la route de la Corniche, depuis 2007.

Une ancienne zone industrielle : difficile de l'éviter ! En effet, grâce aux compagnies minières mais également de par sa situation, la Corniche Angevine a été et est encore parcourue par de nombreux axes de transport. Ils ont énormément participé au développement économique de la Corniche, en charriant le charbon, la chaux mais également le vin vers les grandes villes de l'Ouest. Le secteur fut longtemps parcouru par de nombreux chemins terreux et mal entretenus. La construction de la route de la Corniche au XIXème siècle facilita donc énormément les échanges. Mais ce fut sans commune mesure avec les deux autres moyens de communication évoqués ci-après.

Le train : en 1912, trois grandes lignes existaient alors.

Tout d'abord la seule encore présente aujourd'hui : la ligne Angers- Cholet, construite par l'Etat en 1864. Elle se divise à Chalonnes pour bifurquer en direction de Perray-Jouannet, près de Thouarcé.

Cette deuxième ligne, longeant la vallée du Layon, était également une voie de l'Etat (gabarit standard). Elle fut ouverte en 1884 et fonctionna jusqu'en 1954. Il faut tordre le coup à une croyance erronée : il ne s'agit pas là de la ligne du Petit Anjou. Cette ligne, ou plutôt ce réseau départemental, géré par le Conseil Général, a certes bel et bien existé. Une branche traversait même la Corniche Angevine, en longeant les voies nationales, mais se dirigeait à partir de Chalonnes vers Beaupréau. Il s'agissait de voies à gabarit réduit. Le tronçon de La Possonnière à Beaupréau fut installé en 1900 et cessa définitivement d'exister en 1947. En empruntant le pont de l'Alleud en train, on peut encore observer l'ancien emplacement de cette voie métrique, qui jouxtait la voie nationale au-dessus de la Loire.

Une dernière ligne, appartenant entièrement aux compagnies minières, reliait le port des Verdeaux sur la Loire à la mine des Malécots. Elle fut construite en 1830, ce qui en fait la première ligne de chemin de fer de l'Ouest et une des toutes premières de France. A la fermeture des grandes exploitations, au début du XXème siècle, elle fut démontée.

Le canal de Monsieur: à la demande de la Compagnie des Mines de Charbon de St- Georges-Châtelaison (St-Georges- sur-Layon), et avec le soutien de Monsieur, frère de Louis XVI, le Layon fut aménagé en canal. Les travaux, colossaux pour l'époque, furent étalés sur 4 ans de 1774 à 1778. Il fallut construire une vingtaine d'écluses, rehausser les ponts, aménager les berges... Rapidement gérée par des investisseurs privés, la navigation sur le canal fonctionna sans difficulté et à plein régime. Dans une chronique de l'époque on pouvait lire : des files de barques, longues et étroites, évoluant sur la rivière, elles sont chargées de matière noire et luisante ; les troisou quatre hommes qui les dirigent paraissent comme autant de nègres. Leurs habits, leurs cordages et leurs voiles étaient couleur d’ébène. La Révolution arriva avec son lot de violence ; les Guerres de Vendée ravagèrent les aménagements. En 1796, il ne restait presque plus rien du canal, qui connut une histoire bien courte mais intense.


Saint-Aubin de Luigné en images

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